RENAISSANCE

Titres :

Toujours plus loin en arrière Ode au retour Je t'aime Ninja
Tower Heureuse Cet Ce voyage..
La danse du moineau Semblables enchaînés Serviteur de toujours Echo
Départ Renaissance L'Esthète Un bref pour toi..
Ethyl Rhum Les dessous du Sens A Pparition
Le lac blanc Dans l'onde.. Les mots.. Le vent
La virago Philosophies Chemin de vie Cet sang qu'âtre vin carte
D'orgueil Nota
 

Toujours plus loin en arrière

Craintive, je luttais contre la chute
Angoissée, mortifiée, et la lutte
M'était cruelle sans le savoir
Je hurlais vers le soleil, me refusant au béant noir

A peine eus-je effleuré le gouffre amer
Que plus profondément encore
Je voulus embrasser le cœur de la Terre..
Il m'était suave ce parfum de mort.

Je me fondais dans le sol rouge
Plongeant et rampant toujours plus fort
Me mouvant avidement dans le bouge
Je retrouvais enfin mon accord.

Et, avec ces démons passés me déchirant
Avec tant d'amertume oubliée par les ans
J'allais plus encore à la source animale
J'abandonnais fort loin derrière ce simple mal..

Je laissais ce trouble humain !
Un instant, je regardai en arrière..
Cet étrange, comme il était loin !
Je nageais déjà dans les éthers

Je retrouvais passionnément ce magma
Auquel je me brûlais à loisir
Auquel je buvais honteusement le plaisir
Corrompue dans ma chair, plus que dans mon âme, j'étais enfin moi.

(1991)

 

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Ode au retour

Seule à nouveau parmi les ténèbres de la nuit
Attentive aux hurlements du soleil de minuit
Humant le parfum du silence, de l'oubli
Transie et captivée par ce mal, me poursuit

Des entrailles meurtries de la terre stupide spectatrice
Obsédée par ce chant de la montagne qui pleure
Est-ce un violon, mon sang, ma douleur ?
Tandis que profitant d'une seconde, un délice

Instant suprême
Sensation voluptueuse, extrême
Poison qui glace, fige et punit
Ils sont de retour les maux que j'ai fui !

Je les croyais inhumés, ils attendaient leur heure
Implacablement présents, impeccablement et sans heurts
Renaissant sans violence à la terreur
Eveillant dans la sueur une nouvelle torpeur

Où étiez-vous êtres cent fois ?
Que ne grouilliez vous ailleurs qu'en ma foi !
Je vous sens en moi, au dessus de moi
Si je ferme les yeux vous n'y restez pas

Une folie distante qui croît
Epuisant jusqu'à la pointe de mes doigts
Susurrant, perfidement, mille choses à la fois
Sublimes, me berçant dans la plume et la soie

 

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Je t'aime

Afin que je ferme les yeux
Que je m'oublie encore pour eux
Que je souffre en silence, comme c'est mieux !
Que j'éteigne la colère à mes yeux, qu'étouffe ce feu

Faites et brûlez ma vue !
Que m'importent les jours qui ne m'ont plu
Aujourd'hui je sais qu'il existe une issue
Indifférente oui, à n'y croire presque plus

Je me résigne à sombrer et retomber toujours
Au trouble dont je suis le propre tourment
Je laisse choir en un instant ce que je bâtis en tant de jours
Retrouve ce monde effroyable: auparavant

Tourbillon noir envoûtant
Sortilège du hasard, un vécu
Mon âme polaire rejoint son firmament
Ce corps que je portais se voit déchu

Nous ne faisions plus qu'un tantôt
Nous nous perdîmes, l'étrange méprise
Fière je le portais, suait eau et peau

Mais cette extase attendit la moindre brise..

 

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Ninja

Obscur et ineffable parfum
Infini que je retiens d'une main
Tu es le mot des maux inhumains
Délicieuse aurore d'un jour sans lendemain

De ta tête longue
Tes formes oblongues
La caresse d'un songe
Mon désir s'enfle et replonge

Admiratif et ailleurs déjà
Ne voyant plus ces éclairs-là
Transfigurant de l'idéal au trépas
Sublimant des effets qui ne sont pas

Je t'attends contre ma peau sensation
D'un rêve d'une nuit sublimation
Fille d'un regard et d'une transformation
Donnant vie au mirage de mon imagination

Qui fait souffrir l'inconstant
Séduit insidieusement
Désoriente tous les sens
Afflige mes entrailles diaboliquement.

 

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Tower

C'est dans la perversion que je rêverai de pureté
Et sans passion j'effleurerai ta nudité
Je boirai l'essence de chaque lieu
Qui même voilé suscite mes feux.

Je t'atteindrai du bout des doigts
Sans oser, je recommencerai mille fois
Je toucherai ce qui est toi
En un songe immortel cent mille fois

J'écouterai le plaisir monter à ton cœur
J'entendrai cette musique venue de ta torpeur
Palpitante et pleine de langueur
Tes vibrations seront miennes ô ma sœur

Je goûterai aux plaisirs défendus
Ne serait-ce qu'en rêve, je t'aurais eue
Pliée, envoûtée je t'avais crue
Je t'aurai en moi jusqu'à ce que tu n'en puisses plus

Je verrai alors monter à tes yeux bleus
Deux fines larmes à peine, bienheureuses
Elles me mentiront bien sûr sur ce que tu veux
Je ne t'aurais pas approchée, je serai heureuse

Par magie enfin je te possèderai
Elle m'annonce ce moment, tu t'abandonnerais
Ce pouvoir que seule je connais
Avant de nous repaître, déjà, me comblait.

 

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Heureuse

Je suis heureuse mon ange de t'avoir aperçue
Je suis heureuse déesse de t'avoir entendue
Je suis heureuse à mes côtés, tu fus
J'avais soif et de ta main, je bus

Perdues toi et moi dans la nuit
A peine bercées par le chant d'autrui
Je pleurais telle une enfant qui se fuit
Mais tu étais ici

Je goûtais à ta chaleur
Et sans comprendre mon bonheur
Je t'ouvrais, misérable, mon cœur
Tendrement, tu y versais une douce fraîcheur

En songe je te fis ma reine
En réalité tu soulageas ma peine
Je te fis alors souveraine
De l'avenir, quoi qu'il advienne

J'avais joué les durs
Souffert, cette blessure
Et à mon cœur impur
Ta grâce sembla obscure

Au matin tu avais disparu
Je t'ai cherchée parmi les mortels, j'eusse du
Descendre aux enfers, où étais-tu
Je ne te retrouvais plus

Vais-je mourir sur la grève
A attendre que l'astre ne se lève ?
Je demande humblement, au temps une trêve
Afin délicatement, de t'exhaler de mes rêves

 

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Cet

Nuit mon amour
Mère d'un nouveau jour
Dans tes bras je marchais
Cupide, tu me protégeais

J'étais le fruit de tes entrailles
Et où que j'aille
Il fleurait ta présence
Comme martelant d'autres absences

Impure sensation d'infini
Succédané du poison de l'oubli
Amère ingratitude
Plate servitude

J'attendais une rencontre
Nul jamais ne se montre
Véritable. Nuit tu sépares les uns !
Qui ne se retrouvent plus au matin

Je perçois la fraîcheur sur ma peau
J'entends ce murmure clair comme de l'eau
Je crois mourir à chaque absence..
Et chaque nuit renaît la transe

 

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Ce voyage..

Au féerique pays des transports
Toutes les âmes sont en accord
Quel mièvre merveilleux
Que ces endroits fallacieux

Je rêve d'atteindre l'illusoire
Où satisfaite j'expierai ma gloire
La magie et la vie entremêlées
Ne changent pas le cours du temps passé

Une rose au matin a éclos
De la paix mais c'est encor trop tôt
Une vaste plaine s'étend sur l'arrière
En son sein découle une rivière

J'aime le rouge de ce lieu amant
Même s'il est faux même s'il me ment
Je vole à lui en une aisance incroyable
A mes semblables je suis ainsi semblable

Puissions-nous perdre le divin chemin
Du retour à nos classiques lendemains
Il est un pays où les sons se répondent
Et Narcisse se noya dans leur onde..

 

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La danse du moineau

Chant de maux tombants en pluie
A fleur de peau mon infini
La musique céleste commence
A peine dit, les oiseaux dansent

Les mots voltigent et me sourient
Mon air se fige il est minuit
J'attends la brume et le mystère
Dites aux plumes de se taire

Un rayon de soleil parfumé
Rassure l'éveil du nouveau-né
Sur le visage de sa mère attendrie
Parait l'aurore délicate d'une nouvelle vie

Il est des calmes qui font tempête
J'observe une douce folie qui guète
Le combat est étrange et sans heurts
Aux avides, aux altérés de bonheur

Mes yeux se sont fermés
Mais au-delà de ce voile de clarté
Je sais des mondes fabuleux
Semblables à un quotidien heureux

A ceux qui s'élèvent sur les monts
Le retour semble être un affront
Mais la douceur d'un foyer retrouvé
Leur fait oublier cette vanité

Ils se retrouvent seuls tout à coup
Et ce retour en eux-mêmes comme il est doux
J'écoute le chant de la pluie
Tandis que l'univers est endormi

Je sais des ventres béants
Impurs
Et le sommeil tendrement
D'enfants obscurs.

 

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Semblables enchaînés

J'entends à l'horizon le vent se lever
Qui croît souffle vrombit et siffle pour enfin fouetter
Le mugissement de l'orage en un cri éperdu
Le rugissement du tonnerre hait ce cri qui tue

Tantôt les chênes centenaires vont ployer
Les cimes des monts imperturbables trembler
La terre s'ouvrira en un vaste ventre violé
Majestueuse ville ou simple demeure tu seras dévastée !

L'immense pour ces avides feux déployés
Au fléau du temps n'est que médiocrité
Et tous ces tourments humains déchaînés
Répondront de leurs crimes au cri d'éternité !

Oyez à l'horizon le vent se lever !
Sur les maudits à leurs semblables enchaînés
Malédiction dernière comme un couperet
Qui tombe coupe raide et martèle ses arrêts

Les feux du ciel encouragés tantôt ont ravagé
Le seing qui nous voulait protéger
La bourrasque en son âme épanchée
A dérangé l'esprit du dernier de nos é

Je ne vois plus je n'entends plus ni ne sais
Hurle le cœur de celui qui fait
Ses mots en une sinistre attitude
Se perdent dans nos solitudes.

 

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Serviteur de toujours

A chaque minute du jour
Ton image se présente à moi
Hologrammes de bleu..
Comme un serviteur de toujours
Fidèle en ce cas

Lorsque cette image se trouble
Baignée de larmes en foule
A petit feu..
L'esclave se retire net
Me laisse mourir en paix

Il me semble alors retrouver quelque part
Mais tout cela n'est qu'illusoire
Tant et si peu..
Une esquisse de parfum
Dérobée à toi un soir ou un matin

Mais lorsque le jour est pur
Aucun effluve ne dure
Envolée de vœux..
Et je ne suis sûre de rien
Je ne sais plus trop bien

Un oiseau s'est envolé !
Ce bruit si léger
Battement silencieux..
C'est ta silhouette un soir d'été
Un coup d'aile t'a emportée

Les matins trop gris
Les midis aussi
L'heure du petit creux ;-)
Tandis que les oiseaux ne chantent pas
Une peine infinie : ne te savoir pas là

Un félin s'est approché de moi
Sa douceur et la tienne mêlées me font peur
Evanescentes..
S'il me griffe, me déchire, là
Est-ce avec rancœur ?

La sensation de ta peau couleur de soie
Certes je ne la retrouve pas
Mortelles attentes..
Cette morsure amère
Me rappelle comme tu es sincère

Voudrais-je goûter à ton être
A ton ego à ton paraître
Aux enfers et ardentes..
La ciguë me serait parfaite
Pauvre folle qui s'entête..

Ce mal à boire
Je pourrais encore y croire
Ce que tu représentes ?
Je ne cherche plus à le concevoir
Et tu ne cesses de m'échoir..

 

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Echo

" Une fois encore je plongerai au néant vaste et noir
Celui troublé certains soirs
De morceaux épars, mon quotidien
Copeaux de vie, rien

Je plongerai ! Ce cri désespéré
Ce bagnard résigné, abandon, liberté
Au seuil d'une prison
Brisé et sans passions

Ton parfum sera reparti
Etre imaginaire de l'oubli
Et une fois encore
Ce rêve : être mort

Souvenirs, le Temps pour témoin
Et j'attendais la fin
Chaque matin
Je partais à ma tâche :
Oublier ce monde, comme un lâche "

" Je me sens humilié, retour
Subtil à mes angoisses, toujours
Déchiré, alarmes
Mélodrame
Rejeté, une épave
Partager, être brave..
Que m'importe ?
Fulmine, rumine, dérive sans fin
Gloire d'un aussi funeste destin ! "

" Recherche définitive, un appui
Plus la force de chercher
Enfui, vaqué dans la nuit
Et désespéré, et pleuré
Tant et si..
Le jour m'est odieux
Il brûle, de quel feu ?

Combien de fois n'ai-je été prêt
Ne me suis-je battu, et après ?
Ce qu'elles valent leurs causes ?
Ce.. pas grand chose !

Ai-je demandé un retour
Quelque reconnaissance, quelque amour
Je voulais être..
Mon seul tort ? Naître ! "

 

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Départ

Tu te retournais avant que de partir
Et dans un regard j'ai vu le jour finir

Plis et bagages étaient faits
Nous nous étions dit " adieu " mais
Un instant de trop, je te regardais
Un instant à peine, et tu te perdais

Tu te retournais avant que de partir
Et dans un regard j'ai vu ce jour frémir

Toutes forces t'abandonnaient
Je te sentais revenir à moi mais
Tes lieux places et devoir restaient
Tout effort était vain, tu partais

Tu te retournais avant que de partir
Et dans un regard j'ai vu un jour grandir

Dans tes yeux, bleus, une larme
Comme il t'est facile de répandre tant de charme !
En un coup qui tue et me transperce
Tandis qu'affaiblie, j'avoue ma tendresse

Tu te retournais avant que de partir
Et dans un regard j'ai vu le jour blêmir

C'est là le syndrome du départ
Qui se répète de quais en gares
On se promet un quelque part
Pour retrouvailles, il est trop tard

Tu te retournais avant que de partir
Et dans un regard j'ai vu ce jour mentir

J'eusse aimé que tu aies la force
De laisser derrière toi cette écorce
De revenir à moi, précoce
Je t'aurais juré, une éternelle noce

 

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Renaissance

La pluie fraîche et douce
En une renaissance farouche
Berce une nature qui repousse
Aux apprêts sous ce manteau de douche

Il est un secret au fond de chaque terre
Un décret de vie millénaire
Qui rappelle choses et hommes
Qui ne sont que peu en somme

A la surface du sol noir
La brise tout comme un semoir
Courbe le plan brise le germe
En une maïeutique menée à son terme

La terre est féconde
Comme elle, mon cœur, faconde
De verbes et d'idées
Mais elle, est éternité

 

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L'Esthète

Au-delà du signifiant, de tout paraître
Cette essence morose de chaque être
En son corps éperdu de firmament
Roulent et se bousculent, quelques sentiments

Je pars décidé à la conquête
De chacune des impressions de l'esthète
Pour humer ces fleurs de lune
Les cueillir et n'en garder aucune

Mon idole d'hier n'est plus telle à ce jour
Aux dits jamais se répondent les toujours
Je t'appelle ô cinglant clinquement
Effluves légers et mon ressentiment

A chaque souffle je repars en cette quête
Eternelle et jamais satisfaite
Car tu n'existes pas ô mon rêve
Et sans toi je n'aurai, ni repos ni trêve

Quelque part au monde je te sens vivante
Mais de ma vue, toujours absente..
Je crois te voir et te confonds
A d'autres visages aux mille noms

 

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Mess..

Ma précieuse.. ;-)

Je me dis tout d'un coup que je peux bien t'écrire sur un original ! Je relis tout ça et je me rappelle que celui qui vient était ton préféré. Nous étions devant chez moi, dehors, à une table bancale et je te livrais tout cela en tremblant.. Tu lisais (et tu lis toujours) à une vitesse hallucinante qui m'effraie. Tu me manques.. (Lyon, 9/9/93)

Tu me manques.. (Strasbourg, 9/11/04)

 

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J'ai confié un bref pour toi au vent..

J'ai confié un bref pour toi au vent
Qui ne te l'a guère porté apparemment
J'ai été crier du haut des monts
Ce que je n'osais te dire en mon nom

J'ai écris à tous les pontes de la terre
Pour que ces mots ne soient plus un mystère
Cette vérité je l'ai confiée à tes amis
Mais tu n'en a rien su là aussi

Où est-il ce temps
Où il suffisait de voir pour se comprendre à temps

Incapable de te soumettre mon tort
Pour qu'ensemble nous trouvions un accord
Sans t'offusquer
Et sans me briser

Que reste-t-il à faire pour ceux qui sans foi
Hurlent à la mort sans qu'un simple son ne soit
Ils s'effondrent en eux-mêmes jour après jour
Et la vie même les poursuit en semant le tourment alentours

Où est-il ce temps
Où il suffisait de voir pour se comprendre à temps

Il n'est guère de simple remède à ce simple mal
Se baigner dans le Jourdain ? Pour un roi c'est trop banal
Et d'ouvrir les yeux est-ce si aisé aux non-voyants
Quand c'est le cœur qui s'est éteint en un auparavant

Demande moi de soulever la Terre
De quérir ce monde moins austère
J'attends un seul murmure de ton cœur
(Un seul frisson de ton corps)
Pour que cessent ces rancoeurs..

Où est-il ce temps
Où il suffisait de voir pour se comprendre à temps ?

 

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Ethyl

Il fut un soir il fut un matin
Et le mal de cheveux
Qui naturellement survient
C'est le prix des moments heureux

Je me croyais grisée sans avoir bu
Je me suis cru sauvée pour avoir bu
A l'alcool, le vrai, celui qui détruit
Mais n'empoisonne pas autrui

Je brûle et meurs peu à peu à jeun
Affamée, subjuguée par une image, un parfum
Qui ne me désaltère pas ou si peu

Ton langage dénaturé est un alcool nacré
Ta silhouette exquise un synonyme d'obscurité
Je voudrais boire encore, juste un peu

 

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Rhum

Dionysos et les bacchanales déchaînés
En un spectre de lumières multicolores
Tels une ineffable mélodie sont passés
Pour imprégner mon être d'un unique accord

Comme un tourbillon grisant et inoubliable
Lumières et sons se jouaient de nos esprits
Pour nous mêler en un liquide irréparable,
humain; Un tendre jeu de soupirs et de sursis.

Leurs cavalcades toutes enivrées et joyeuses
Me donnèrent l'envie de ne plus fermer les yeux
Pour qu'en une nuit toute sereine et silencieuse

Nous partions ensemble à la découverte du vrai
Comme de l'une à l'autre et de l'une pour l'autre en vœux
Où la connaissance serait erreur de jamais

 

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Les dessous du sens

Est-il si aisé de comprendre enfin
Le sens des choses et des faits,
De reconnaître ce qui est vrai
L'essentiel aux cœurs humains ?

Je croyais avoir trouvé à ce jour
L'important dans la vérité
Passive, je songeais avec gaîté
Tandis que j'oubliais l'amour

Il est sincère et simple
Naïf et pur, un nouveau-né !
Le sens de la vie, le sens de l'éternité
Il est d'aimer, d'être simple

De ne parler que peu, certes
Et dire les choses essentielles
Vivre d'actions éternelles
Sans se perdre, se mentir, pures pertes

Je croyais le sens du monde dans ses valeurs
Son image, sa vertu, ses silences
Il était à mes amis, à leurs absences,
Il était à mes peurs.

 

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A pparition

Telle une nuée, une fumée du désert
Chaude de sable une vaste apparition
Un souffle de vie est entré comme un tourbillon
A dévasté ma chaste béatitude par derrière.

J'étais ailleurs, à ma méditation
Cet égoïste Moi où je me perds
Elle a troublé ma solitude sans passions
Et a laissé un goût amer.

Un reproche que je fais à cet être
Sans nom, cette ombre parfaite
Qui dans le cimetière a fait renaître
Un soupçon de vie analphabète

Indescriptible et sans espoir
Il fuit un matin et un soir
Pour ne revenir que certains jours, certaines nuits
Désespérer le monde de l'oubli

Il est propre et pur
Inconcevable et sans nature
Ce sentiment, ce souffle, ce cri
Envolé, disparu ou enfuit

Bel, et bien enfoui
A ce mémoire qui le note
Il deviendra, la sublime note
Le ton parfait, l'accord en si

Celui du peintre qui d'un trait
Figure
Rassure
Rend immortel ce sourire
Une passion, un devenir..

 

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Le lac blanc

" Il est un pays verdoyant et bleu,
Gras et frais, du haut de ses pics audacieux
Tout comme au travers d'un miroir magique
J'observe et me noies au paysage féerique

En un instant je suis là-bas
Plus rien n'existe tout là-bas
J'y entends l'eau d'une source comme une onde
Danser et couler, ses gorges profondes

Je vois des fleurs éclore une à une
Il n'est plus ni temps, ni lunes
Du regard, je caresse ces airs majestueux
Les embrasse, une douce folie à deux

Je me fonds
Et me complais sur ce manteau de lumière
Où je disparais,
Renaissant comme un papillon éphémère
Libre enfin,

Délicieusement perdue au paradis des sens
Tu m'as fui mon rêve..
Mais tenace, je t'y attends. "

 

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Dans l'onde du lac blanc

" J'avais trouvé enfin
Ce panorama doux comme une caresse
Et dont les clairs embruns
Me rappelaient toutes tes paresses

Je marchais, non, je glissais
Sur un tapis de fraîcheur que rien
N'interrompait jamais
L'air m'était suave comme le vin

Au matin d'une nuit de sommeil
Tendre et langoureux, délicat comme une noce
Je te cherchais enfin, à nulle autre pareille
Sur cette terre aux mille feux, aux mille forces

Etais-tu dans cet air au parfum d'œillet
Dans ce soleil rougeoyant sur ce monde qui dormait
Dans cette onde froide qui me côtoyait
Tandis que l'aube éveillait mes sens..
Me purifiait ? "

" Je marchais le long des sentiers mystérieux
Rien ne se révélait à moi en ce lieu
Je voulus te saisir, mon ombre d'un désir
Souffle de vie incertain d'un oiseau..
Qui ne veut plus mourir

Tandis qu'un aigle s'envolait
Je le suivis du regard
Alors
J'aperçus l'ombre funeste et noire
De la montagne qui dominait ce lieu
Comme il devait être loin encore,
L'horizon pour nos feux ! ... "

" Etais-tu une nymphe une déesse
M'apparaître ainsi
Pourfendre l'eau
Me séduire dans un tourbillon
Une ivresse
Et disparaître dans les airs
Sur un rayon de soleil
Comme une goutte d'eau ?... "

 

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Les mots dans un tourbillon magique

Les mots dans un tourbillon magique

Les mots dans un tourbillon magique et destructeur
Se sont disloqués en mille et un morceau
Les hommes muets et désespérés se regardent avec peur
Mais plus un ne sait dire ce qu'il faut

Comme elles lui semblent familières
Toutes ces lettres qui divaguent dans l'univers
Et il ne sait plus les assembler
Pour dire ou penser

De ses mains ou de son corps vivant
Il ne sait pas même les penchants
Il ignore parce qu'il a su
Le moindre de ses us

Tandis que d'un seul regard
Tu me dis et me détruis
D'un geste ; tu abaisses mon regard
Tu fermes les yeux et pour moi tout est fini

 

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Le vent

Je dessinerai une lyre
Pour te conter les plus séduisantes histoires
Princesse, et que tu admires
Même si nous sommes sans gloire

De l'instrument doré
Auquel je consacrerai une vie
Naîtront ces contes de fées
De brillantes épopées aussi

Et je courrai le vaste monde
Un dos de tortue à la main
Même la Terre, ronde
Chanter tôt le matin

Séduire Apollon à son tour
Par ruse ou par magie
S'en faire un ami de toujours
Qui t'enchaîne à mon destin,
A l'infini

Est-il besoin autant de buses
D'efforts et de sacrifices
Invoquer le chant des muses
Bâtir, tant, tant, artifices..

Etre enfin et être vue
Considérée, attachée
Ce mortel à peine né
Qui met ton cœur à nu ?

 

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La virago

Sommes-nous si différentes ma déesse ?
Tu es l'étoile, le rêve fascinant
De toutes, je suis leur angoisse
Ce tableau d'elles-mêmes, répugnant

Eternel féminin, tu es ce peut-être
Qu'elles ne seront jamais
Misérable, insolence experte
Et les désespérerait

A mes vouloirs, fine, légère
Un souffle de vent pur
T'emporterait sur l'Azur
Ce succès sera éphémère

Mon étoile ;

Tu veux m'être semblable et comprise, enfin
Aimée de l'intérieur
Etrange fin
Que la tienne
Un autre leurre

Peut-être puis-je être toi..
Tout en me restant fidèle
Et peux-tu être aimée pour toi
Authentique,
Tout en ne cessant d'être la plus belle..

Aimons-nous.

 

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Philosophies

A ton retour

Je suis cette simple, mortelle, croyante
Inculte ou si peu digne
De toutes tes révoltes
Le moindre de tes tourments
Naïve, j'attends un signe
Te rejoindre..
En serais-je capable
Tends-moi une main favorable..

Nous parlions un même langage
Autrefois
Mais tu grandis parmi les sages
Cultivés
Renaturés
Je me perdis sous d'autres lois..

Te souvient-il d'un temps lointain
Où nos artisanats n'en formaient qu'un
Où les questions sur la vie
Les lois de la nature
Même celles d'un Tout Puissant
Etaient de nos corps mêlées, un pacte de sang
Que ne désossait pas la culture
Tel un boucher, sans un souci

Qu'elle devait être douce
La promenade au jardin
De la connaissance
Il fleurait bon le thym
C'est le savoir qui pousse
Une éternelle adolescence
Insouciantes

Nous allions main dans la main
A ta philo, à mes physiques
Deux amantes que ne sépareraient jamais
Ni montagne, ni orage, ni désert
Vois comme tout ceci s'est fait
Entends-moi
Un peu
Je suis amère

Tends moi cette main..
Repartons ensemble
Combat de vérité homo
Combat de liberté en somme
Qu'à nouveau la nature se rassemble
Racine en terre
N'en plus sortir

Jamais
Allons au jardin de la Connaissance
Ne surtout pas mourir
Ni d'amour, ni d'incertitudes
Ni de remords, ni de regrets.

 

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Chemin de vie

Solitaire ecce homo sur sa montagne
Regardant les autres dans la plaine
Il est triste, la crainte le gagne
Le doute, l'effroi, la peine

Solitaire toujours, perdu dans la foule
Embrasser un homme, son semblable
Sentir et voir monter la houle
Hurler aux apparences, des êtres affables !!

Qu'il est solitaire enfin
Bien décidé à ne plus les voir
Ces autres êtres " humains "
Soulagé et s'asseoir

Attendre le lever au petit jour
Du soleil pour poursuivre " sa " route
Il marche et va, toujours
Harassé
Mais
Plus rien ne le met en déroute..

 

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Cet sang qu'âtre vingt carte

Impassible, au pied d'une muraille
De granit ou de terre
Infranchissable
Faite d'émaux comme des aciers durables
De toutes les résistances..
Limaille

Je suis l'Homme car je frappe à poings nus
Un forçat centenaire, désespéré
Inlassable
Quand aucun son ne répond plus
A mes élans de cœur
Mes cris de liberté

Illusoire
Je sais cette muraille humaine
Les forces et les vents n'auraient aucune peine
D'un seul souffle
D'un coup de doigts..
L'abattre

Par le plus misérable des hasards
Mais comme
Elle est le triste fait de sang
De pleurs
Répondez martyrs !
Il leur faudra se battre

Au pied de ce mur
Un parterre de fleurs
Que fanera à coup sûr
La neige ou bien nos larmes

Car tu m'attends liberté
Au-delà des murs et des frontières
Je te réponds éternité !
Tu es ma vie entière !
Ma raison d'être et mon passé
Mon cri de gloire à tout jamais..

 

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D'orgueil

J'aurais eu l'audace folle de te comparer
Aux plus grands des poètes à ceux qui ont été
Reconnus en ce monde dit " civilisé "
Ceux qui passent net de la tombe au musée

Je serais montée sur les planches d'un théâtre
Croulant des beuglements de batteurs en liesse
Albatros, il aurait eu, cette faiblesse
Prince déchu, ce serait un désastre

Humaine, saurai-je rester simple et mortelle
Née de la terre.. entre deux ciels ?
Cassandre incertaine, où est sa place

De mon rêve troublant
Sur terre ou dans l'espace
J'aurais écrit ton nom en lettres de lumière
Mais même tout cela
N'aurait pu te satisfaire..

 

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Nota

D'amour, d'amour platonique ou d'amitié
Quel est le vrai ?
Il n'existe pas d'Amour
Qui ne soit comédie..
D'airs et d'atours

Passe passe ?

Amour platonique ou amitié
Se mêlent l'une à l'autre et pour l'éternité
Comme deux amantes se fondent
En un flux et reflux de mer incandescente

Indécente ?

Il n'est pas d'amour en ce vaste monde
Qu'on ne le veuille ou ne l'enfante..

 

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