J'ai réécris ton nom de mon sang,
J'ai extirpé de mes entrailles l'infection
Car pour remède ici j'ai la science
Le jour s'est levé, très lentement
Le jour qui meurt est un reflet de passion
Car pour prix de ces vérités dès l'enfance
Car pour prix de la musique au vol gracieux
Car pour digne prix de l'éveil de nos sens |
Je t'ai vu marcher sur l'arc en ciel
Aux sept couleurs qui se répondent comme les sens
Je t'ai vu gravir une à une, serein
Etait-ce une couronne de fleurs, les lauriers mythologiques ?
Le charme de cette vision à tes pas attaché |
En ce lieu perdu
Tout comme si dès que renaît le jour S'ouvrent.
En ce lieu retrouvé
Tout comme si je voyais enfin Et anathème.
En ce lieu vécu
Le tien aussi Le bonheur.
En ce lieu imaginé
Mais comment aurais-je pu saisir l'opportun Qui nous rappelle. |
Comme un aveugle sur le chemin de la connaissance
Le sentiment était nouveau
Et si je l'ai renié c'est que je ne le comprenais pas
Sans jamais n'éveiller en moi
Je voudrais me ranger à ces liens immatériels |
Telle une jonque sur la mer de Chine
Là où elle avait sombré
Les flots emportaient côte à côte
L'une rappelait à l'autre
Le tangage éprouvait le lien
Il est des espaces lointaines
Si j'étais sûre que le hasard ne sert que le bonheur
Or, si je ne sais pas |
Je pars,
Imatière et sans hasard
Je ne serai nulle part,
Aux prémisses de l’Aurore
Je vibrerai et verrai à ton front
Il ne sera soir ou matin
Là-haut dans les éthers |
Comme ils ont fui tous les moments heureux !
Comme ils tremblaient tous les moments de bleu !
Je divague dans une symphonie multicolore … |
Seul ce sarcophage saura me protéger de toi
Du fond de la pyramide où je serai reine
Prisonnière enfin de ma douloureuse béatitude
Tu ne comprendras pas la singulière attitude |
Et à mon retour
Je respirai quelques instants encore
Et comme il était en moi
Qui suis-je pour ne plus vivre
Je suis ta chose sans jamais n’être à toi
Et je me perds à l’ombre du souvenir |
Au frais des vergers satiriques
Un million d’années et d’autres certainement
Elle sera douce voire enchantée
S’il n’existe pas d’espace pour être nous
Je vivrai de tes exhalaisons
Lorsque le sable empreint de tes pas
Lorsque ce qui est beau ne sera plus |
Je sens tout comme un naufrage doré
Comme un vaste reflux de mer
J’ai l’idée de me battre enfin
Je pourrais ne vivre que de ton regard
Tout comme le vent est à la mer
Il est des illusions
Il est des rêves d’impossible
Miséricorde pour ces rêves assassinés ! |
Elle est étrange la sollicitude du père,
Face à cet Européen aux mille visages, que fera l’adolescent Car s’il n’est de ma chair, s’il n’est de mon sang, il est de ma culture !
Derrière sa dite insouciance, je le sens solitaire,
Se laisserait emporter par les échos troublants.. |
Tout comme surgie d'un rêve
Tout comme le vent
Tu es le fantôme accablant
Je te dessine du bout des doigts
Tu es le mot des maux inhumains
Je te saisis et te détruis |
C'était une petite flamme
J'observais tout cela de très loin
Les mains dans le dos retenues
C'était un petit sourire moqueur
Et je devrais me laisser aller à être ?
C'était un petit air de ne pas y toucher
A trop hésiter |
I was searching during this blue night
I was walking in these foreign streets
I was running out of all ways
I’m lost, I’m ruined, I’m undone |
Comme s’il ne me restait que cette après-midi, ivre
Je teste donc et atteste les infinis !
En ce lieu singulier pour d’autres respectable
Je voudrais dépeindre cet endroit hors temps
Je voudrais emporter aux tréfonds de moi-même
Je voudrais arracher toutes les raisons
Emporter avec moi à l’avenir
Cet amour a su nous construire
Savoir être même sans toi |
Par les rues sombres d'une glaciale nuit emprisonnée
Allait comme le fleuve par les méandres de son passé
Les volets se fermaient sur des mines sales terrorisées
Tous les soirs elle revenait comme appelée
On la saisit un jour à bras le corps pour la jeter
Lentement assoupie auprès de Morphée |
Cela fait très longtemps
Caressé le croûte de l'in quarte
Abrutie de douleur
Je ne parcourre plus les hauts monts
Je ne te lis plus
Mais tu es en moi
Tu es le mot même quand je ne sais plus |
Je croyais qu'un enfant ne pouvait pas mourir
Départ et avec lui toutes les années
J'ai peur, peur de la mort
Elle arrache de nous-mêmes S'il fallait mourir je voudrais mourir vivante |
Je me sens le bulbe escrabouillé
Ils n’ont ni sens ni couleur
Mes appels
Je me sens le bulbe escrabouillé
Ils n’ont ni forme ni odeur
Je voudrais composer
Etre maîtresse des éléments |
L’huile et l’eau se mêlaient en un corps à corps stérile
Ce que la nature n’a pas uni
Sauf si, obéissant au principe de vie millénaire
Il n’est de confusion plus pure et plus fragile
Se consacre et renaît à l’infini
Les moralisateurs seront loin derrière
Non, je préfère ne pas savoir qui a raison |
Assis sur les marches sans gloire d’un escalier de pierre
J’aime les bleus et blancs qui se mêlent comme la chair
La tête vide sur cet horizon flamboyant de lumière
La sollicitude des hommes a tout à coup un étrange goût amer
D’orangés rouges et parmes dans les éthers
Non, je ne suis pas romantique, je suis fils de l’aube et j’aime cette terre ! |
L'automne est un feu dormant
Dans sa révolte sournoise
De la terre a germé cette apparence
Cet automne précède l'hiver
Cet automne est le portrait agonisant
Pour cet automne qui libère
Il pouvait être une main
Tout comme si des liens de fer invisibles |
S’il n’était qu’un seul matin
S’il n’était qu’un seul soir
S’il n’était qu’un seul midi enfin
Je te le mènerais à deux mains |
Nous avons vécu ; nous sommes élevées et éduquées ensemble
Qui ne tiennent qu’à la singulière illusion
Nous nous sommes aimées ; apostrophées et admirées
De tous les serments fougueux inénarrables
Nous avons cru, su, interrompu toute une vie
Enfin, tandis que je respire, si j’ouvre les yeux ici
Il a le goût de l’habitude en ce moment Et il n’est plus de temps pour moi, dit le juge, que le présent. |
Tôt, je partirai comme sur un nuage de feu
Le bras de fer, je porterai sans un tremblement
Altier, je suis cavalier et cravache en main
Je m’arrêterai et recommencerai cent fois
A l’aurore je poserai pied à terre |
Lorsque cet être singulier s’est arrêté
Je suis allé au bout de mon rêve se dit-il
Il était fourbu, exténué
Mais que faut-il donc faire répéta-t-il
Il se leva son bâton de pèlerin attaché |
J'arrive à mon tour au bout du chemin
Tout comme si le sinistre message enfin
Je sens leurs âmes pressées aux bords de l'Achéron Vénérables.
J'en viens à mon tour à créer de mes mains
Tout comme s'il se pouvait qu'un matin
Qu'ils seraient doux le sacre et l'oraison Insatiables. |