Plumes et Couleurs

LES TEXTES POETIQUES D'ISAPHO

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Poésie un

Loi qui pourri le grenier à blé
huit veaux d'or pour racheter tes péchés ne suffiront jamais
tu forniques avec les excès
ta jupe relevée un rasoir sous la gorge

debout figée ridicule
familles empoisonnent donc tes filles
elles s'épuisent et s'autodétruisent
dans un combat imaginaire

lutte brutale l'une
jeune mais sûre d'elle
l'irrésistible attrait a son côté vexant
qui donne l'impression de ne plus s'appartenir

le vent souffle ses caresses
sous les couvertures elle réapprend à grelotter
l'autre claque des dents
des brumes glacées s'élèvent d'elle

des hurlements sarcastiques ont dérangé son silence de dormeur
elle a perdu en cette seconde tout repère habituel
l'autre n'est plus retenue par rien
et pourtant elle engage la lutte contre l'attraction désastre

le passé resurgit avec son cortège de violence et de pleurs
elle pense l'avoir enterré si profond que
jamais il n'aurait du remonter
elle lutte pour ne pas s'attirer de mortelles pensées

son passé brise la tombe malgré ses efforts
elle ressent la douleur et bien d'autres choses
elle pourrait choisir le salut dans la fuite
en s'endormant

le sommeil a cette vertu de rendre amnésique
celle qui souffre sa réalité mais comble des paradoxes
cette nuit elle a envie de se souvenir
l'autre veut dans un élan masochiste

jouir les blessures de son passé
et se sentir une dernière fois céder à l'aimante attirance
au levé du jour repue elle ne manquerait
pas de s'habiller mais

pour le moment elle est grignotée par cette douce magnétisation
l'autre nage dans l'état présent
cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé
elle se sent so far away so close

elle lui interdit de l'aimer pointant devant son nez un revolver chargé
elle oublie volontiers que l'autre est humain et donc
l'être le plus fragile de la terre
donne de biens méchants ordres

sentiment fortement ambivalent
qui sauve et explose
les deux âmes en pôle
folles amants

point de physique grivois enterré sous les couvertures
la ferme distance est insuportablement supplicice
red kilt en tweed dans les fers
l'idiote en chaussettes blanches s'est enferrée dans ses mensonges

face à face comme suspendues parfaitement alignées sur une ligne
dont la réalité résulte du croisement d'un désir et d'un fantasme
elles sont retenues par un procédé magique
le jugement contradictoire

une dolente colique mal au côté droit
recluse convolutée quasi convulsée
l'autre nerveuse pathétique bonne figure
conviviale coprophagique et coronale

lorsque l'une voit l'autre
elle est dans un état de non être terrifiant
une myriade d'interdits excitent sa paralysie
chaque pincement de ses lèvres est un déchirement séculaire

la conscience de l'écart qui se réduit est effrayant
pour manquer au naturel elles s'effacent
l'une dans un parfait immobilisme
l'autre dans le dénie le plus provocateur qui soi

des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs
elles n'existent plus
ainsi a-t-elle perdu sa raison d'être
regardez

elle vient sous vos yeux de rendre l'âme
comment vous sentez vous
la faiblesse réside dans l'attirance non pas dans le contact
belle conquête

on ne touche qu'une fois
relance la balle la pesanteur sera toujours plus forte
l'aimant amante est maintenu dans les airs
par une fine tresse de fils noirs

son magnétisme retient dans son souffle
un lourd et encombrant revolver
la vie ne tient qu'aux fils qui
rougissent sous la flamme

le fumeur de hasch tue
jouir férié son k
cran cas
l'épine dorsale est pointue

agénésie
leur trouble et leur effroi
elles sont les dernières à rechercher une existence impossible
elle lui chuchote à l'oreille un délice synthétique et éclate en sanglots

l'enfant isodynamique
point névralgique d'une naissance improbable
elles sont condamnées à errer dans un océan surpuissant d'infini
knowledge is differential and love appreciable

rassurante elle pollue des vers empoisonnés
croyant gangrener son côté pile
elle fait face au visage balafré
mais toujours à un pas de fils d'elle

elle est miroir de ma pensée
elle m'a conquis et ma faiblesse
m'a été révélée dans la fulguration male habile
d'un baiser

elles sont moi
they struggle inside for the outside
par elles je m'écartèle et telle l'hirondelle
je rase le sol de mon désappointement

une image en négatif de mon positif
une position dès plus inconfortable
une vie de crise électrique
huit veaux d'or pour te pardonner ne suffiront jamais

un champs magnétique me parcoure l'échine
et de délicieux frissons font se dresser chacun des petits cheveux
le positif est féminin
le négatif est masculin

je suis loin d'être neutre car je ne suis pas fainéante
elles manipulent ma pensée endolorie par ce fouillis glacial
les pôles sont parfaitement alignés devant mon horizon désacralisé
quelle menace réelle représentent elles pour moi

quelle société accueille celui qui est celle
qui est celle qui n'est pas celui
l'écart est pour le moment constant
mais à trop jouer

quelqu'un pourrait me pousser
et l'écart s'agrandir
mon corps s'évaporer
mon coeur imploser

 













 

Poésie deux

LE MENSONGE GOUTE A LA VERITE ET ATTRAPE LA NAUSEE.

« Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité. » COCTEAU

Tu es ma cible mouvante, O vérité qui s'échappe
Comme un fin filet d'eau entre mes doigts crispés.

Les anges, aux yeux crevés ont raté la cible.
Ils sont aveugles et sourds.
Moi, il ne me manque que l'odorat
Pour me confondre avec ces taupes.

Si j'ai si peur de toi, c'est parce que mes mensonges te complètent si bien.
Je t'entends hurler de derrière les barreaux de ta cage.
Je te vois gigoter, sauter et danser entre mes vertes paroles.
Les effluves amers de tes non - dits me montent à la tête.

Ton regard s'éloigne de l'horreur de ma mythomanie.
Le monde de l'extérieur pue.
Pour t'aimer, comme un guerrier aime son compagnon,
Je cesse de jouer cette exécrable pièce dont les actes ne finissaient pas de se multiplier.

L'ultime effort de ma délivrance pousse un cri silencieux.

Campé sur mes genoux, j'adresse une prière à ma belle.
Fort de pouvoir surnaturel, j'échoue tout de même.
"Il ne suffit pas de grenouiller, de gazouiller quelques puants psaumes pour être accepté".
Je compris que derrière la poésie se cache un bien mauvais jeu.

Cet égoïste jeu m'enferme et m'empêche d'aimer ma belle et fragile.
Esseulée, menteuse, je connais la vérité.
Partir en transe avec toi,
Devenir toi l'espace d'un instant tel est mon désir.

L'interrogatoire pollue les gestes lents et précis .
Feu entre les gens que l'on épie, que l'on tourne et retourne .
Hauteur, tu m'es étrangère.
Molle tendresse, serment en post-scriptum.

Seraient- ce là les divagations affligeantes de l'adolescent, de ce presque adulte,
de celui qui regarde en arrière tout en avançant ?
Serait- ce le dégoût qui me pousse à écrire ?
Sont- ce seulement les réflexions puériles de mes presque vingt ans ?

Je crée le débat.
Les hésitations m'étouffent.
Je suis la question et la réponse.
L'énigme chante son coup de minuit et tire la jolie fille comme le pervers averti.

Point de soupir étranglé, ni de bas déchiré.
"Il faut causer, ma belle."
Caser le revolver dans le tiroir poire du travail.
Loin sur loupe moite ; proche de tes billes d'yeux.

Tapoter des orteils ; constante tension.
Le corps s'emporte et se casse.
Il se contorsionne, frappe la terre et le bois.
Prend- t- il son élan, c'est pour rebondi un peu plus loin.

Le buste, les pattes, et les coudières
Partent et reviennent, s'agitant dans des glissades ultra rapides.
Tout ceci me fait mal aux orbites lunaires,
Je menace de tomber dans un état morbide.

L'étape de la glaciation terminale rampe vers moi.
Sur le chemin de la vérité je souffre l'abomination de l'horreur.
Partir, boire et se renverser, saouler par ton regard.
La rencontre est à la base de notre relation.

Chacune des rencontres est le négatif d'un nouveau départ.
Celui-ci est l'ultime senteur de ta bouche sur la mienne,
Le profond relent d'une future absence plus ou moins longue, minutée ou non.
Je crois que l'on sent seulement lorsque l'odeur n'est plus.

La lumière met son temps avant de nous éclairer.
De même le son m'abrutit avec son retard
Comme une épaisseur épidermique étrangle ma joie,
Lorsque je te sens contre mon sexe.

L'absence résonne de ta présence. VERITE
La fausseté de mon comportement est ostentatoire et grotesque,
Les pantomimes jonglent au dehors de mon corps,
Le sucre fond entre mes canines rougies par ton sang.

J'ai la tête explosée.
L'orifice s'abat sur le pic ensanglanté.
Ne m'approche pas !

Fente étrange ouvre toi !
Le bout de l'ongle se recroqueville.
Réluctance emmanchée cherche la vérité.



POURQUOI CONTINUER ?

Pour entretenir le lien du non lien.
Pour penser la distance comme un rapprochement astral.
Non, je ne suis pas plus voyageuse que téméraire.
Mes rêves sont gerbants.
La distance entre toi, ma douce vérité, et moi ignoble gueuse, reine des garces, m'écrase dans un mutisme contrariant.

Je sais que tu me convoites en secret.
Cela me touche profondément.
Mes mensonges ne s'y retrouvent plus. Ils se cherchent, comme je cherche les mots pour te dire ... JE T'AIME.
Quoi, voilà que la rumeur est de sortie ce soir !
Quoi, on me calomnie !
Grand est le désintéressement ; Immense est la curiosité du faible.

Les taupes sont réunies dans leur trou noir. Elles parlent de moi, et de mon mensonge.
Ces petites bêtes craignent que l'une d'entre elles soit tombée dans ma gorge.
Ils se trompent. D'ailleurs celle qui me touche, qui creuse mon palais,
qui lèche ma langue, n'est pas une taupe.
Elle est menteuse tout comme moi.
Elle a des petits yeux de souris. Mais, ne vous méprenez pas, une souris n'est pas une taupe !

Selon ces sombres animaux, ma gorge est bien trop sèche pour y vivre.
Les mots qui en sortent sont mortels, et putrides. Ils donnent la nausée. Ils crachent la mort.
Mais est-ce parce que ces sons qui sortent de ma bouche, giflent le vent de leurs propres balivernes, qu’ils ont peur ou bien est-ce parce que le mensonge est plus fort que la vérité ?

Le mensonge n'est pas de la vulgaire tricherie.
Ce n'est pas parce que l'on ment que l'on ne se mouille pas.
Au contraire, il faut être fort, pour mentir. Il faut se foutre des mots.
Créer intuitivement un comportement, une réponse,
une question, demande une constante concentration.
Le grand acteur est plus vrai que celui qui prétend à la vérité.
Le mensonge apprend l'humilité à celui qui doit se jouer de ses propres forces, pour ne pas chavirer dans le vide.

Je ne suis jamais dans la vérité, mais je suis toujours dans le vrai.
Comme la Menteuse de COCTEAU, je voudrais dire la vérité.
J'aime la vérité, mais elle ne m'aime pas. Voilà la vérité vrai.
Dès que je la dis, elle change de visage. Elle se retourne contre moi.
Pourtant je n'aime pas le mensonge.

Je suis simple.
Si on me demande quelque chose, je veux répondre ce que je pense.
Je veux répondre la vérité, la vérité me démange.
Alors je ne sais pas ce qui se passe. Je suis prise d'angoisse, de crainte et je mens.
Et si j'aime, je dis que je n'aime pas et si je n’aime pas, je dis que j'aime.

Mentir, savez vous mentir ? C'est très utile.
Le nez au delà des sombres machinations, je m'élance vers toi
O ma tendre et cruelle vérité.

Ferme les yeux, que je t'apprivoise sauvage vérité. La pureté endort tes germes cancérigènes.
Ma belle, tu rumines loin de moi des herbes de manque. Ces plantes ont le goût amer des vagues souvenirs. Le cercle s'est effacé sous tes yeux mouillés d'émotion.

La vérité se rappelle cette soirée, que je passais en sa compagnie sans en être réellement.

Fer huis clos et ta jambe s'allonge sur le lisse parquet;
Acier tordu : je tue il...
Ou donc est le couple infernal, la forme diurne terrifiante ?
Il n'y a pas et il n'y aura pas de nous : les damnés !

Le nous existe. Il se cache dans la nuit.
La lumière n'est pas pour lui déplaire, mais la lumière ne veut pas le voir.

A trop tricher avec les dés du hasard, nous risquons de perdre inévitablement notre humanité. Risque trichant de perte inévitable d'humanité avec les dés du hasard.

Moi, je me moque de ce que l'autre pense.
Moi, je suis amoureuse d'elle. Je lui fais la cour.
Mentir, c'est très utile à la cour.
Le jugement traîne ses grosses tuniques invendables.
On ne fait pas de business avec moi et mon éternelle et invisible compagne !

Buse à gueuse repentie. Assez !
Je suis issue d'un monde que la grue géante cherche encore à arracher des entrailles de la terre. Je hais polir les humains, par contre j'aime embrasser l'androgyne.
L'androgyne signe Lo.
Qu'est-ce à dire ? Que je lui mens ? Allez savoir ?

Je suis la question et la réponse, l'ultime énigme humaine.
Je vous agace avec mes contradictions. Vous doutez !!

Je me venge de l'absence qui s'amuse à me ronger.
Cette souris a beau me sourire, à partir d'aujourd'hui tout est fini.
Je rends mon tablier. Je quitte le navire qui cogne la seule vague qui su nous réunir.

Je mens, je respire, je suis en vie. J'urine mes caillots de fange avant que cela vous fasse peur.
Tout est dans ma tête, permettez moi de déposer à vos pieds ma vérité.
Sans vous, rien de ce que nous sommes existe.

Le sang jaillira des collines blanches. La mer prendra de nouveaux reflets sanguins. Tout est bien...Mais, méfiez vous des liens qui tournent.

 












 

Etre lesbienne

Etre lesbienne
Ce le tenir pour sienne

Parader son sexe ouvert
Ses seins découverts

Provoquer la rencontre
Se tenir tout contre

Penser sa particularité
Exploiter les filons détournés

Pouffer pour se défendre des quolibets
Exercer son nouvel art d’aimer

Sauter dans l’aventure sans se torturer
Lutter contre toutes les idées hétéro normées

Avoir un cœur à son côté qui sait vous aimer
Ne plus parler de malédiction désolée

C’est plonger dans une existence pleine de beauté
Partager la volupté et la sérénité

Nous sommes nombreuses à culpabiliser, à souffrir, à se cacher
Osez vivre auprès des votre, de vos proches la lesbienne amusée

Nous sommes plus fortes que beaucoup
Nous réalisons notre sexualité pour le coup

Au delà de la sexualité c’est tout une vie nouvelle
Des jours à inventer, une envolée de tourterelles

Puisez dans votre richesse intérieure
Et faites de vous l’unique supérieure

Loin des terrains maintes fois foulés
Exploser de beauté.