le 07/10/08

Daredevil's : Après le capitalisme

Autrefois l’argent appartenait aux gens. Pas tout le monde certes, mais au moins, il existait des gens qui avaient des biens. Ces biens, tout ou partie, ils les avaient échangés contre des morceaux de papier (quoique il y eut quelques Oncle Picsou aussi, résistant encore et toujours à l’envahisseur) afin de manifester en échangeant ce papier un certain pouvoir.

Avec l’argent on créait un outil de production : c'est-à-dire le salaire des producteurs, le coût de fabrication, le coût de l’entretien et du renouvellement de l’outil, le coût de vente et de distribution des produits, plus la rémunération du capital. C’est surtout cette partie là que les gens trouvaient injuste, parce que d’un certain point de vue, les investisseurs gagnaient de l’argent à ne rien foutre. (D’un autre point de vue ce n’était pas de l’argent gagné à ne rien faire, hein ? Il était gagné à se faire des ulcères et des infarctus sur comment, où et combien de temps placer son argent, sans compter que dans les cas de crashs boursiers ça finissait en suicides.. bref, c’était l’argent de sa santé et physique et mentale qu’en échange de pouvoir, les investisseurs brûlaient à petit feu. Autre point de vue.. D’ailleurs il est connu que c’est par humanité et pour le bien de tous ces gens là qu’on a inventé la spoliation !)

Aujourd’hui ce problème n’existe plus, tout le monde est fauché..

Les outils de production ne sont plus garantis par des biens existants, mais ils vivent sur du vide : des crédits bancaires accordés par des banques en faillite et des crédits d’impôt garantis par une richesse que les Etats n’ont pas non plus.

Alors où est l’argent ? Dans nos poches ? A croire que oui parce que dans les supermarchés ou à la boulangerie on nous prend : la rémunération du travail, le coût de l’entretien de l’outil de production (lequel n’est plus renouvelé ceci dit ça devrait être moins cher normalement ) ,le coût de l’entretien et de la réparation des gens (encore que..) , la vente et la distri ne coûtent presque plus rien non plus puisque les gens sont des acheteurs de naissance.. (« consumérisme », j’ai rien inventé, promis) l’assurance faillite de l’entreprise, l’assurance faillite de la banque et les intérêts de l’emprunt que la banque a fait à la Banque (j’oublie Le coût des » parachutes dorés » ce qui fait de mon texte un point de vue engagé, mais au moins je vous préviens, hein ?) Ceci dit on aura beau nous racketter jusqu’au dernier centime, vu que vous et moi sommes fauchés, ce n’est jamais que l’argent de la rémunération du travail que nous remettons immédiatement en circulation, éventuellement un tout petit peu celui de la spéculation et de l’épargne, mais où est le reste ?

Pas dans les caisses de l’Etat il suffit de regarder le montant de la Dette Extérieure. Pas sur le compte de Johny, promis, il pourrait être dix fois plus riche, ça ne changerait rien au fait qu’on prend l’argent de la rémunération du travail aux rares personnes qui bossent en Afrique, sans rien leur donner à bouffer en échange. Il n’y a pas qu’en Afrique d’ailleurs, il y a même des pays où l’on crève les gens au boulot pour les racketter comme des merdes ensuite afin de financer la fabrication de bombes nucléaires. Remarquez l’avantage exceptionnel que présente ce dernier cas de figure : à la fin de l’histoire les mêmes gugusses qui auront bossé à financer la Bombe se feront exploser la tronche avec, ça s’appelle du suicide néfaste à l’environnement, par opposition aux suicides « propres » des crashs boursiers.. pauvres baleines !

Bon, revenons à nos biens, où est la richesse ? Mais enfin c’est pourtant simple, il y en a de moins en moins : de moins en moins de charbon, de moins en moins de pétrole, de moins en moins d’or, d’uranium, de diamants, d’eau potable, d’air respirable, de forêts, de plages où poser sa personne sans fourrer ses doigts de pied dans l’œil du voisin.. Bon ceci dit ce que je cite là ce sont les ressources effectivement, mais la richesse en tant qu’échangée contre du pouvoir se consomme, donc il faut la renouveler, et avec de moins en moins de ressources comment voulez-vous la renouveler à montant équivalent ?

Parce que la richesse, vous vous rappelez en seconde comme ils nous saoulaient avec le fameux cours d’IES, ce n’est pas l’argent : l’argent c’est du papier, ou des lignes d’écriture informatique. Pour valoir quelque chose il faut que le papier filigrané soit garanti par un bien.. sinon c’est du vent et il ne peut rien acheter. Où l’on comprend toutes les polémiques autour de la Banque Mondiale, de la Banque Européenne, du FMI (je ne sais même pô si ça s’appelle encore comme ça, tiens au fait) etc.. dès que l’un des cadres ouvre un petit peu sa bouche c’est pour nous expliquer que c’est du vent que son organisme distribue, et qu’il n’y a plus aucune raison technique, pour qu’un « pays pauvre » ou un lambda de base laisse s’exercer sur le lui le pouvoir via l’argent, d’une richesse qui n’existe pas..

Résumé : si par un coup de baguette vous faîtes disparaître tous les ordinateurs du monde, vous verrez bien que tout le Monde est fauché. Et, à moins qu’un gros côté de l’Iceberg ne m’ait échappé, tout ce qu’il y a aujourd’hui de valeurs en circulation c’est effectivement la rémunération du travail d’où l’empressement et l’urgence montrée à vous le reprendre. Certes il y a quelques personnes qui à elles seules sont plus riches que des Etats, mais bon, leur nombre est « comptable », défini, et je doute qu’il ne soit pas lui aussi, en pente descendante.

Bon, de la richesse, il y en a de moins en moins et ceux qui l’ont ne l’investissent plus (donc ils vont la garder, aucun risque de la perdre au profit des autres), du pouvoir, il y en a mais il n’est plus réellement garanti par l’argent, donc c’est du vent.. Que reste-t-il comme objets de motivation au monde ? Les motivations inhabituelles..

Aujourd’hui nous ne vivons plus dans un système qui permette de devenir riche, ok, mais qui a dit que le système nous empêchait de devenir heureux ? On ne peut pas créer de sociétés, tirer profit de quelque invention que vous fassiez ou de quelque ligne que vous écriviez, c’est donc qu’il est temps tout simplement de revoir les objectifs de vie.. Bref, c’est le moment pour les lesbiennes dans le monde réel –et pour linux dans le monde informatique- de passer à l’attaque, de prendre le dessus, de faire valoir de précieux principes : un monde d’art, de culture, d’art de vivre, d’amélioration personnelle, de partage, de civilisation ne ferait vraiment de mal à personne..



Daredevil :-p

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