le 06/10/08

Daredevil's : Retour au monde des vivants

Le côté sexy chez une femme, ce qui attire et attise la plus folle imagination, c’est la part d’homosexualité qui est en elle. Nous avons toutes, chaque femme, un tout petit ou un énorme quelque chose d’ »homosexualisable ». Chez un homme méprisant des femmes, ce qui va l’émoustiller c’est la possibilité de détruire, d’anéantir cette part « d’homme équivalent » que recèle la femme, pour réduire l’objet de son désir à un type- femme que la société et lui-même ont défini. Ce qui va m’attirer moi, c’est cette possible confusion des genres, cet involontaire jeu de séduction où la part d’ »homme équivalent » va s’effacer subrepticement et à dessein afin de laisser l’estrade pantatoire (le plaisir de faire la roue quoi) à toute ma féminité dans ses projets les mieux inavoués.

Je me disais cela ce matin en constatant capricieusement que le dernier de mes imaginatoires possibles ces derniers jours, se réduisait à la concierge de l’immeuble voisin laquelle franchement m’inspire à peu près autant que le panneau de signalisation planté au milieu du trottoir un peu plus loin dans la rue, lequel est tellement pertinent, que je ne suis même pas la seule à me le prendre dans la tête de ces matins quand je suis perdue à brouillonner n’importe quoi.

Et pourtant tant qu’il y a de la vie il y a des possibles, même indéfinis, même invisibles, même incroyables a priori..

Ces derniers jours d’été/début de rentrée, je les ai passés entre la vie et la mort dans une unité d’urgences à l’hosto. Est-ce le fait que mon légendaire over pouvoir de séduction ne prenait absolument totalement pas ? Le moral a mis très longtemps à revenir..

C’est même histoire de me remonter, d’essayer de me faire sourire, que je me murmurais que le vieillissement aidant, je devais avoir gagné en affrosité.. et, que, plus que jamais, le XIXè siècle définitivement, avait perdu en n’ayant pas vu naître, et la technologie actuelle (laquelle me convient fort bien) et votre illustre.. A cette époque mythique, la mode faisait que toutes les femmes probablement auraient été folles d’un monstre comme moi. Ca y est je me suis arraché un sourire, mais bon, il a fallu rechercher dans des bêtises lues en troisième et de vieux Victor Hugo, ça fait loin, toute une éternité !

Et pour avoir été archéologuer dans des histoires aussi surannées, je me suis trouvée ces dernières nuits à rêver (je vous passe cependant les détails, il me suffira probablement de vous dire qu’ils étaient agréables) des mêmes adolescentes que je côtoyais à l’époque.

Tout cela pour dire que ce mélange épais de présent pourri et de passé non langui sont les ingrédients et la formule exacte d’un brouillard poisseux et déprimant lequel vous scotche telle une masse gluante à la terre, vous empêche de voler, de marcher, de vous envoler, d’aspirer, de respirer..

La définition d’un retour au monde des vivants, c’est cela hein ? Voir naître de nouvelles aspirations, se découvrir des envies de choses présentes et existantes, recommencer à se manger du présent concret et existant (quoique de préférence moins de panneaux) apercevoir, découvrir tant et tant d’imaginables jusque là opaques et invisibles.

En janvier cette année, j’étais contrariée, j’ai fermé mes fenêtres msn et je n’ai formulé de vœux à personne. C’est bien, je me rattrape juste à temps avec l’année hébraïque, histoire de me souhaiter et de nous souhaiter des yeux bien et fermement ouverts quelles qu’adviennent les adversités.



Daredevil :-p

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