le 09/05/06

Daredevil's : Oublier Cheyenne..

De façon très imagée, ils nous est quotidiennement donné à toutes de choisir de voir la vie comme une épouse et mère nous devant absolument loyauté, fidélité et un tas de rentes, ou comme une amante imprévisible nous réservant un tas de surprises, ou comme une sacrée pute laquelle de façon toute féminine vous réserve, à condition que vous lui témoigniez un respect exceptionnel, le meilleur d'elle-même.. Bref, soit vous passez une vie à râler, soit vous redécouvrez en vous une capacité d'étonnement et de reconnaissance, laquelle vous permettra de goûter au bonheur. La vie et le bonheur ce serait un peu comme vous sur un banc d'huîtres, le tout étant de bien apprendre à les ouvrir plutôt que de les snober, quelles que soient les conditions !

Aussi saugrenu que cela put sembler, en quatre mois d'aventures amoureuses, mon égérie et moi n'avion pas une seule fois trouvé le temps de se faire un ciné. Le coup du ciné ! C'est pourtant un classique nom de drumm, et à la portée de tout le monde ! Ben, pas tant que ça.. Du coup, lorsque ce qui devait s'avérer comme une petite visite de deux heures volées au temps s'est par magie transformé en soirée totale et complète, vu les circonstances il nous a été donné de trouver un goût tout neuf, à un plan aussi banal, bref, thanks !

Du coup aussi un peu en pleine forme, j'en ai profité pour lui jouer du grand Nocom special dyke en emballant en moins de deux, dans un sourire qui n'avait aaabsolument rien d'innocent la madame qui déchirait les tickets à l'entrée des salles. Quelques pas plus loin, toute fière de moi je glisse à l'oreille de mon égérie : " T'as vu le ticket que j'ai avec l'ouvreuse ? "

Et elle est comme ça la vie, lorsque vous pêtez la forme, vous pourriez en obtenir n'importe quoi ! Wé, en gros c'est rageant pour les célibs : comment faire tomber telles des pommes mûres toutes les femmes ou presque dans vos petits bras musclés ? Ben, en étant pas célib.. parce que ne l'étant pas, aimant et étant aimée, c'est incroyablement à ce moment là que le sex appeal déborde, pas du tout en retard lui han !!!!

Le grand bonheur en entrant dans la salle de ciné aussi, c'est que sachant que je lui faisais le privilège de venir, la vie m'avait réservée toutes les places à moi tout seule ou presque ! Un couple : un homme, une femme au fond, pis la rangée du milieu rien que pour nous, comme au cinéma !

Tite question à dix centimes toute naturelle : " mais qu'est ce qu'il font là eux, ils viennent se rincer l'œil ? " " bah, mais peut être que non, peut être que c'est un couple de papa maman dont la fille vient de faire son come out en recherche d'informations.. " Bah, oui le jour où vos laisserez mon imagination en rade faites moi signe..

Réponse à la fin, promis, je suis myope, mais je n'ai pas les oreilles dans ma poche..

Oublier Cheyenne, c'est un film gorgé de tous les plans classiques habituels (à mon goût) lequel vous assène des vérités que vous connaissez déjà, un peu à la hache, tout en restant agréable. Première image : Paris au crépuscule, et pour les amantes de la vie que nous sommes toutes, allez, on ne le dira qu'une fois, elle est belle cette ville.. Paris véritable tenante particulière de toutes les injustices d'un pays emblématique : quelqu'un qui dort par terre, une merde sociale oubliée de la vie, et peu à peu, oubliée d'elle-même. Ca m'avait choqué, moi, repassant dans une des villes de mon enfance vingt ans plus tard, de trouver à même le sol des gens, des êtres vivants. Première vérité laquelle dit absolument tout ou presque, de notre société.

Découverte ensuite d'un amour très fort, lequel permet à deux êtres de communier, de communiquer par la pensée.. et il est vrai aussi, que nous avons toutes partagé de ces moments avec quelqu'un où la pensée suffit, où nous nous comprenons avant de nous connaître, sans que pour autant, l'amour ne suffise à nous permettre de vivre ensemble.

Le cliché agréable aussi, de l'échange de regards lesbiens au bar des ginettes, où toutes nous regardons comme des morceaux de viande, à l'étal d'une boucherie laquelle ne vous offrira certainement pas tout ce que nous voudrions attendre de la vie. Puis cette nana, butch diplômée qui vient se poser elle et sa kro, joli requin savant sûr de son fait, à la table de la très classique jeune femme fragile ou non allez savoir, laquelle est en début de rupture.. c'est une longue histoire la rupture ! Ah, le rôle du requin à la kro m'aurait été totalement, je devrais faire du cinoche aussi !!! :p

Une tite citation : " Est-ce que tu vas comprendre dans ta petite tête de prof qu'il y a trois millions de chômeurs ?!!!! " Réalités, réalités de l'exclusion, des privilèges iniques, du ras le bol, de nos envies furieuses d'en sortir ou de démissionner parfois aussi, nos rêves de recommencer ailleurs. Et beaucoup des propos échangés par les protagonistes principales du film ressemblaient mot pour mot à ce que nous-mêmes avions échangé dans l'après midi.

La grande question : Comment s'aimer malgré nos toutes différences ? Celle à suspens : Arriverons nous à vivre ensemble, comment faire en sorte que l'amour prenne le pas sur la logique vivante ? Bref, si vous venez de rencontrer une femme que vous auriez pour ambition d'aimer toute une vie, vous savez que rien n'est gagné jamais. En plus dans le rôle de la tête de bois inapte aux concessions, je suis cap de décrocher l'oscar hollywoodien et je ne dois pas être la seule..

Souvenir aussi du speech de la drama queen vous déballant un tit laïus sur la souffrance, du grand classique lesbien, enfin vous verrez.

Vous verrez, parce qu'il faut aller le voir, du cinéma indépendant ! dont les scènes bucoliques se passent en Franche Comté, faut pas dec c'est nettement plus real life que le Larzac, pis au moins si par hasard un jour vous décidiez de tenter l'aventure, oubliez pô de passer par Stras café chaud au programme.

Que des classiques, que des classiques.. même le public donnait dans le très classique : égérie et moi me faisions penser à cette scène dans sex revelations II le premier chapitre, où deux tites dames se serrent la main en matant children's hour.. Eeeeet, eeet, au fond de la salle, la moins originale tu meurs lesbienne non avouée qui n'ose aaabsolument pas aller voir ce film toute seule et est parvenue à entraîner de gré, de force, son meilleur ami pd dans la salle obscure ;-)

Allez vous manger un tit bout de réalités savantes, allez y plutôt de bonne humeur ceci dit, histoire d'en sourire de nos vies, afin que tout cela ni ne vous reste coincé dans la gorge, ni ne réveille l'indigestion des lendemains de cuite.



Daredevil :-p

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